Interview OTH
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Interview par On est pas des sauvages le 19/02/83.

Comment devient on un groupe de rock ?

En jouant du rock, au début on a la haine sans savoir pourquoi ; après on comprend, on sait pourquoi. Et plus on sait pourquoi plus on a de haine :
Quels engagements cela implique pour vous ?
Rester du même côté de la barrière, ça ne veut pas dire qu’on ne change pas. Mais on reste du même côté afin de garder une certaine force pour notre public.
Il y a quelques années les compagnies discographiques ou certains organisateurs nous jetaient en nous disant :
- Ah ! Mais vous êtes un groupe de Hard, c’est pas bon c’est ringard.
Maintenant, par exemple dans la préparation des prochains concerts ; le Performance à Bordeaux ou l’association de concert à Poitiers nous jettent en nous disant :
- Les punkies nous on en veut pas, on fait de la New Wave.
mais c’est pas ça l’important, ce qui cet important c’est comme à Perpignan la semaine dernière.
Quand tu es sur scène que plus de 300 personnes se sont déplacées " à force qu’est ce que tu veux !"Et toi tu es là pour tout leur donner, pour te vider les boules que t’ont foutues les autres. Et eux ils sont là parce que depuis 1 an ils n’ont pas eu un concert là bas au bout du monde et qu’eux aussi ils en veulent.
Ils ne sont pas comme les Flans du Gibus ou du Rose : l’oeil amorphe, saturés ils sont là pour se décharger.

Quels sont vos objectifs ?

Jouer chez nous ! Pour nous chez nous c’est surtout le sud de la France, l’Espagne, l’Italie.
On vient de se rendre que ces enflures d’Anglais sont en train de soit disant sortir de la musique latine.
Alors allon y depuis 20 ans on nous bassine les oreilles parce que le français est incompatible avec le rock et ragnagna et c’est pour ça que des groupes comme nous on survit à peine d’avoir eu la mauvaise idée de faire du rock avec ce que l’on à.
mmais ces enculés avec leur formidable buziness, ils se sont appercus que les groupes se sont multipliés dans ces coins, avec une identité propre et qu’il y avait un public énorme. Il y a des groupes en Espagne qui jouent régulièrement devant 4000 ou 5000 personnes et quand tu leur envoies des trucs bien propres, bien stéréotypé comme Starshooter, ils les assassinent.
Les Espagnols sont en train d’éviter le piège dans lequel le rock Français s’est planté la gueule. Il faut du protectionisme, vous voulez jouer chez nous : ok, mais prenez des groupes Espagnols.

Quels moyens vous donnez vous pour les atteindre ?
Tout dans la muique , tout ce qu’on peut gagner par la musique est réinvesti. On a bien essayer de faire du fric autrement : en bossant ou en magouillant ; mais ça ne marche pas, on est bon qu’à ça.

Comment appréhendez vous ce métier ?

Surtout pas comme un métier, quelque chose d’à part : vocation sans illusions mais avec confiance en nos possibilités et celles des autres.
Pensez vous qu’il y a une distance entre vous et votre public ?
. De moins en moins... ça dépend du public bien sûr, ça dépend du feeling dans l’ensemble les petites salles sont plus chaudes. On a appris a ne pas se camoufler, il n’y a pas de tenues de scène spécifiques chez O.T.H., la dégaine de scène c’est celle de la rue.

Vous sentez vous solidaires de la scène locale, nationale ?

Sur le plan local c’est un peu particulier ça fait trop longtemps qu’on est est sur le devant on a a été les défricheurs ici, on a joué les premiers un peu partout dans les pires conditions.
On a vu les groupes de la première époque se planter les uns après les autres autour de nous.
Mais dans l’ensemble ça se passe bien malgré quelques jalousies ; Il y a surtout Eject avec qui on mène les histoires depuis longtemps et Vonn qui démarre sur des chapeaux de roue et qui nous branche vraiement fort musicalement.
Sur le plan national, il y a la Souris pour qui on a plus que de l’admiration et des groupes comme Oberkampf, Camera Silens les Ablettes et encore avant Metal Urbain ou les Starshooter avant qu’ils fassent dans le concept flan.

Que ferez vous a 30 ans ?

Spi : Ce que je fais maintenant j’ai pas 30 ans mais c’est pareil seuls les endurcis (les rats) survivront. Regarde les pépés de Bijou.

Que pensez vous de la politique en France. Comment vous situez vous par rapport à cela ?

La conjoncture socialiste donne en apparence la possibilité de faire des choses, derrière la façade c’est beaucoup moins rose. Mais il faut les acculer à donner les moyens promis dans leur grand almanach théorique.
En profiter avant le retour des fafs. Ça veut pas dire qu’il faut baisser son froc, mais en donnant un peu, tu peux avoir une prise pour tirer sur la ficelle et ç’est là que tu leur sonnes les cloches. Bien sûr la démagogie ça craint, mais le trip looser à perpétuité n’est pas tranquille non plus. Tu sais on comence à fatiguer de marcher sur la téte à reculons. Mais de toute façon, la politique on est quand même en dehors ; et même si pon decide de prendre nos cartes du PS je suis pas sûr qu’ils nous les vendraient !
En général à ceux qui gueulent à la récupération quand on bosse avec les C.A.MA.R.A.D.E.S on répond que çà pourrait être pire, qu’on aurait pu se faire dénaturer par le show biz.

Concerts :
163 à ce jour parmi lesquels on peut citer :
Orange (festival 79), Barcelone, Paris (Rose bonbon), Bordeaux (Bld du rock), Tarbes (festival), Bilbao, Saragosse, Berlin, Francfort, etc...
LBS, Higelin, Saxon, Starshooter, Lords of the new church, Strangler. Que ceux q’on oublie nous pardonne pour les pots cassés.
Des concours :
Hollywood chewing gum : CBS (second regional)
Grand Odéon (second) et d’autres tremplins plus ou moins honorables.

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